Les derniers jours de voyage sont nourris d’excitantes activités et visites, à la manière du final des feux d’artifice qui donne toute leur puissance aux ultimes instants. On consacre donc nos derniers jours à planer, pagayer, flâner et explorer la vallée de Kathmandu, accompagnés de cette lumineuse joie de vivre qui brille inlassablement derrière les quelques nuages de peine et de nostalgie.
De manière générale, nous sommes plus silencieux, presque méditatifs. Quelques timides exclamations comme « bon..! », « voilà..! » tentent de formuler un épilogue à cette année de vie, dont on ne mesure que partiellement encore ce qu’elle a fait de nous.
Il faudrait conclure mais les mots désertent mon esprit. Il n’y reste que des images… Des images multiples et désordonnées, s’efforçant de résumer une aventure que le langage reste impuissant à saisir. Finalement, y a-t-il vraiment lieu de conclure? Au fond, ce moment de vie au croisement de plusieurs destins ne constitue pas un achèvement, et ce voyage lui-même n’était qu’une introduction. A travers la vitre du bus qui nous éloigne progressivement des montagnes enneigées, nous leur susurrons la promesse d’un retour… Cette longue traversée a orchestré un voyage interne, une rencontre de soi par soi au cours de laquelle notre présence au monde a pris son sens.
Ainsi, si cette année d’expédition touche à sa fin, le voyage lui, ne fait que débuter. Désormais, nos coeurs chantent au rythme d’une quête de liberté qui frôle l’insolence. C’est dans ce que la nature révèle de plus secret et sauvage que cette liberté s’est donnée à ressentir. Dans les flots de l’aventure, et par-delà l’horizon de notre monde, elle nous a conduits jusqu’aux rives de la Vie…
“Le monde est mon jardin“
Brian Lhoste, philosophe à ses heures perdues ;)