Namaste !
Petit coucou du Népal où, le 10 août dernier, nous avons rejoint les enfants de l’un des orphelinats de Kathmandu (en voici une photo, avec la vue que l’on a de la ville depuis le toit de la maison).
La maison accueille 17 enfants âgés de 8 à 18 ans. Certains sont totalement orphelins, d’autres sont placés par les services sociaux. Si la mémorisation des prénoms a pris quelques jours, elle fut cependant plus facile qu’on ne le pensait.
Les garçons … De gauche à droite : Suraj, Janga, Ramesh sont en haut. Dhanraj, Subash, Shakti, Dip et Shiva sont en bas
Et les filles … Menuka est tout en haut. En dessous se trouve Aakriti. Puis viennent Pryia à gauche et la petite Bidisha (autrement appelée « petitchat ») à droite. Et enfin, de gauche à droite se trouvent : la superbe Ashmita à gauche, Rajju au milieu, et Bhabishya à droite.
Peu après la transition Cambodge-Bangkok, une nouvelle frontière se dresse radicalement entre deux mondes ; la vie à l’occidentale, et le Népal. Nous atterrissons cette fois dans l’un des pays les plus pauvres de la planète, et il est impossible de s’en cacher. Kathmandu elle-même peine à ressembler à ce que l’on connaît des capitales. Le séisme de l’année dernière, qui a détruit un million et demi de logements, achève de donner à la ville cet aspect miséreux.
A l’orphelinat, les enfants évoluent dans la saleté. Ils ne prennent qu’une douche par semaine et ne changent qu’occasionnellement de pyjama, ce qui déclenche notamment des pathologies de peau dont certaines s’avèrent parfois très problématiques.
Deux fois par jour seulement (matin et soir) leur est servi le dal bhat, ce plat de riz aux lentilles et au curry de légumes qui constituera leur principal régime alimentaire durant toute leur vie. “Dal bhat power, twenty-four hours!!”, chantonnent-ils joyeusement.
Le rapport à la nourriture n’est pas sans singularité non plus : elle est absolument sacrée et ne doit pas être gâchée. Chacun plonge la main droite dans son assiette, empoignant le riz et la sauce pour amener le tout à la bouche, non sans en avoir jusque sur les joues. Habituellement, on mange sans parler. Enfin, personne d’autre que soi ne doit toucher la nourriture qui est dans son assiette, auquel cas elle se trouverait souillée.
Le fait de palper la nourriture, la renifler, appréhender sa texture et sa température, constitue une redécouverte de l’action de se nourrir. C’est une expérience très, très intense et surprenante qui génère beaucoup de réflexions. On s’y est vite habitués et on apprécie beaucoup, même si on se brûle encore souvent les doigts !!!
Les jours d’école, on fait réviser les plus jeunes pendant une heure le matin, avant de les accompagner en cours. On retourne les chercher le soir et, une fois les devoirs terminés (deux nouvelles heures de travail), on joue jusqu’à l’heure du coucher. La semaine commence le dimanche. Les enfants vont à l’école six jours sur sept, du dimanche au vendredi. Ainsi se succèdent d’intenses semaines où l’intellect est continuellement sollicité. Si bien que les plus grands comme les plus petits sont saturés (surtout les plus petits!), au point d’en perdre le sens et le goût de l’apprentissage qui se noient dans les flots de contenus de cours récités mécaniquement.
Alex donne un show dans l’école !
Dès notre arrivée, et aujourd’hui encore un peu, on a cherché le sens de notre présence ici en tant que « volontaires ». En fait, il nous a fallu plus de temps pour définir notre fonction que pour apprendre les prénoms des enfants. Notre place et notre rôle, en fonction de l’état présent des choses et du temps qui nous est imparti pour intervenir, sont longtemps demeurés en questionnement.
En tout cas, dans l’ici et maintenant de la vie de l’orphelinat, il semblerait que notre mission consiste essentiellement à être là, simplement disponible, avec et parmi eux, en tant que semblable mais différent. Pour certains enfants parmi les plus grands, il a été plus délicat de s’apprivoiser mutuellement. Ils demeurent d’abord à distance pour observer, avant d’amorcer timidement un échange et d’engager, progressivement, une relation.
Tous les jours, ce sont différents moments de vie que l’on partage avec tout ce petit monde.
Entre filles …
Au travers de jeux …
A gauche sur la photo se trouve Bas, un autre volontaire, un immense hollandais de 2m16, qui a passé deux semaines avec nous
Et même leur anniversaire ...
(qui correspond à la date de création de l’orphelinat, il y a 13 ans)
En bas, trois volontaires français qui ont également passé un peu de temps avec nous
Entre-temps (en guise de petite pause!), on s’est aussi consacrés à un projet écologique, en participant à la création d’une ferme de permaculture, dans un village népalais situé en aval de Kathmandu.
Planter des bananiers, c’est pas gagné !
Le gombo, c’est plus rigolo
Le village est situé à seulement 45 kilomètres, mais le bus qui y conduit ne met pas moins de … 6 heures pour effectuer le trajet. Celui-ci constitue d’ailleurs une épreuve invraisemblable que l’on ne souhaiterait pas de vivre à son pire ennemi ! Complètement entassés sous une chaleur moite, ruisselants de sueur et abrutis par les chansons népalaises criardes, on a vite fait de grimper sur le toit, quitte à ce que les innombrables secousses se fassent encore plus ressentir…
Voici maintenant plus de cinq semaines que nous sommes au Népal. Progressivement, on se prépare à quitter les enfants pour s’en aller découvrir davantage de ce modeste pays aux géants himalayens enneigés comptant parmi les plus hauts du sommets monde … et on en frémit d’impatience !!