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On se thaï !


Cela fait maintenant un mois que nous sommes au Cambodge.


Bateaux de pêcheurs sur l’île de Koh Pene, à Kratie



La grotte aux chauve-souris, à 15 kilomètres de Battambang. A la tombée de la nuit, des centaines de milliers de chauve-souris s’en vont chasser. Elles jaillissent soudainement de la grotte, toutes ensemble, s’élançant dans les airs pour entamer leur ballet nocturne. C’est magnifique et stupéfiant !





La découverte du Cambodge a débuté par une immersion dans le passé traumatique du pays, avec une visite de plusieurs lieux de mémoire dédiés aux victimes du génocide des Khmers rouges. L’un de ces sites nous a fortement marqués : la prison de Tuol Sleng, ou S21, ancienne école reconvertie en lieu de torture dès le début de la guerre et jusqu’à sa fin. La simplicité et l’authenticité du contenu des visites nous a permis d’être au plus proche de la réalité de cette histoire dramatique. Nous avons été très émus par ces visites qui ont occupé nos premiers jours au Cambodge, mais dont les images ne quitteront pas nos esprits pendant le reste du mois. Dans leur sillage, elles nous laisseront un regard tout particulier sur ce pays meurtri par un crime paradoxalement commis contre lui-même.


Puis, nous avons fermé la porte de l’enfer pour ouvrir celle du jardin des divinités, avec les visites des temples de la région Ouest et Nord. Là, temples d’Angkor etc etc.


Mais sinon, le Cambodge ? Eh bien… le Cambodge ne correspondait pas exactement à ce à quoi l’on s’attendait (pour ne pas dire pas du tout) même si, au cours de notre bref passage, nous avons pu appréhender quelques unes de ses richesses et vivre des expériences bénéfiques.


Comme les parfaites assiettes à 1 dollar de notre cher Monsieur Nouilles !





D’emblée, on a préféré découvrir l’intérieur du pays plutôt que ses plages du Sud. Ce petit bout de terre présente des paysages monotones au relief essentiellement plat, bien qu’ils ne soient pas exempts d’un certain charme propre au pays.


On lira sur le routard.com que le pays est parsemé de forêts abritant tigres et éléphants, mais les tigres sont déclarés officiellement éteints depuis deux mois, et les éléphants sont tous en captivité, à l’exception de quelques familles protégées par des associations militantes, comme vous pourrez le voir ci-dessous. A se demander si les équipes du routard se sont rendues au Cambodge ...


En scooter, en vélo ou à pied, tous les moyens sont bons pour sillonner une ville et ses alentours. On s’arrêtait de temps en temps pour contempler les plantations d’hévéas (le Cambodge est un grand producteur de caoutchouc), de café, ou de poivre. Notre progression était rythmée par les « hello ! hello ! » d’enfants ravis de notre présence, et comblés de recevoir un sourire en réponse.





On a pris l’habitude de se lever tôt pour profiter de la première partie de journée très ensoleillée, avant que le ciel ne soit trop alourdi par les pluies de la fin d’après-midi. Car la saison des pluies, c’est aussi ça :






Les infrastructures disparaissent au fur et à mesure que l’on s’éloigne des grandes villes, et les murs en béton cèdent la place à de petites maisons en bois sur pilotis, construites en hauteur pour protéger les habitants des inondations, serpents et autres animaux sauvages.

Coqs, poules, poussins, vaches parfois, cochons occasionnellement, toute une basse-cour anime ce petit monde concentré autour de routes étranglées. Le dessous des maisons fait office tantôt de garage, de grenier à céréales, de salle à manger, ou de salle de repos (le hamac y est quasiment toujours occupé!).


Le charme de ces petits logis est indéniable. De confort très rudimentaire, les maisons ne fournissent pas d’accès à l’eau courante. Les habitants récupèrent l’eau de pluie dans de profondes jarres, lesquelles sont parfois reliées à l’intérieur par une épaisse tuyauterie en plastique. Quelques unes des maisons sont soignées et minutieusement décorées.


A l’entrée de certains logements sont exposées les photos des membres de la famille royale, parés de leurs plus beaux atours. La richesse et l’opulence qu’évoquent ces images contrastent avec la précarité de leur modeste support, illustrant étrangement la rencontre de deux mondes imperméables l’un à l’autre.






De tout le Cambodge, ce sont les provinces du Mondulkiri et du Ratanakiri, frontalières avec le Vietnam, que nous avons préférées. Délicatement vallonnées, plus sauvages, moins peuplées, on y trouve des jungles épaisses et quelques petites cascades.


Du fait des pluies quotidiennes, la végétation est rendue plus luxuriante et l’éclat du vert vient souligner la teinte rougeâtre des routes, qui rappelle l’Afrique.




Beaucoup de Cambodgiens sont animistes, et croient aux esprits, notamment à ceux qui hantent les forêts. Lorsque des symboles comme celui-ci sont gravés sur les arbres, cela signifie que cette partie de la forêt est occupée par des esprits










Nous y avons découvert Elephant Valley Project, une association qui intervient dans la protection des éléphants. Libérés de leur captivité et soignés, les quelques éléphants récupérés par l’association échappent aux tourments de l’exploitation touristique et peuvent de nouveau « faire ce qu’ils savent faire de mieux ; faire l’éléphant ».

Là où les trois quarts des agences proposent de monter les éléphants, EVP nous offre la possibilité de descendre dans la jungle pour observer ces fragiles mastodontes à distance.




Avec une fierté non dissimulée, Alex découvre qu’il chausse de l’éléphant.





Dans tout le pays, c’est en bus que s’effectuent les déplacements d’une ville à une autre. Les temps de trajet, très longs, nous permettaient de méditer sur ce que nous découvrions au fur et à mesure du voyage, ou de pester contre nos voisins lorsqu’ils rotaient grassement, se décrottaient le nez ou essuyaient avec entrain leurs pieds sur mon sac.


Mais le pire n’est pas le voyage. Le pire, c’est l’arrivée :


Quand on voyage en bus au Cambodge, on sait que l’on arrive à destination lorsqu’on aperçoit des silhouettes courant à côté du bus à mesure que celui-ci ralentit. Ces silhouettes, ce sont les chauffeurs de tuk-tuk.

Avec la concentration du chasseur, ils balayent l’intérieur du bus du regard jusqu’à ce qu’ils repèrent…. LA ! UN BLANC-BEC ! Impossible de se cacher. Leur regard pénètre le nôtre et s’y accroche impétueusement. Etouffés par l’épaisseur des vitres, se distinguent des « Hè !!! Hè !! Tuk-tuk Sir ?, Tuk-tuk ? Hè ! ». Certains chauffeurs nous font de grands signes confus en direction, très probablement, de leur moto.

Le bus ralentit encore, le paysage s’immobilise peu à peu. Dans une dernière secousse, il s’arrête. Ses portes sont à peine ouvertes sur une dizaine d’hommes prêts à nous dévorer vivants que certains ont déjà grimpé sur le marche pied.

Nous échangeons un regard inquiet avec les autres touristes que, honteusement, nous faisons passer en premier, les regardant tenter de se frayer un chemin pour descendre. Ils n’ont pas touché le sol qu’ils sont quasiment plaqués contre le bus, encerclés, peinant à mettre un pied devant l’autre.

L’attention des chauffeurs étant ainsi portée sur les premiers touristes, on en profite pour récupérer nos sacs et s’éloigner, esquissant des sourires gênés pour accompagner nos « Non, merci :). Non non vraiment, mon hôtel est à proximité, merci. Non, pas demain non plus. Non, j’ai déjà vu les temples d’Angkor. Non, je n’ai pas envie de les revoir. Non, pas demain non plus ».





Plus l'aventure suit son cours, plus on réalise à quel point faire l’impasse de ses critères culturels et éducatifs est une tâche substantielle du voyage, mais tellement difficile …


Demain, on emprunte notre dernier bus au départ du Cambodge, pour goûter à la légendaire vie nocturne de Bangkok, pendant deux semaines.





Gros bisous ……… de nous tous ;)


Où est Alex ?





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PS : Pour changer des mots fléchés ou du sudoku, voici un petit jeu qui vous occupera sur la plage.

Trouvez le papillon !









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