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Reportage animalier



Si la Nouvelle-Zélande est une destination de choix pour les amateurs de nature et d’activités en plein air, elle est aussi un endroit privilégié pour approcher la vie sauvage. Ainsi, il est possible d’y observer des raies, des espèces rares d’oiseaux, des otaries ou encore des phoques à fourrure, et même des dauphins évoluant dans leur milieu naturel.




Nous allons vous présenter quelques-unes des pétillantes rencontres que l’on a eu la chance de faire :



Voici d’abord le petit Piwakawaka (autrement appelé Fantail ou Rhipidure à collier, mais c’est tout de suite moins kikichou)




Ces très jolis oiseaux interagissent avec l’homme de façon surprenante ! On en est fous amoureux, et on sait maintenant reconnaître leur chant parmi tous les autres




Voici le Takahé, hélas en voie d’extinction




Ce petit coquin se laisse difficilement prendre en photo. C’est le Kakariki, un indécrottable gourmand




Le Kaka (appelé aussi Nestor meridionalis), de la taille d’un cacatoès, est très impressionnant à voir. Il est lui aussi menacé d’extinction




Voici encore le Wake. Ce sont de vrais chenapans, et il faut s’en méfier : ils sont peu craintifs, et viennent chiper tout ce qu’ils trouvent ! J’ai dû en poursuivre un qui s’était enfui avec ma chaussette (dont l’odeur prononcée, après une chaude journée de randonnée, ne semblait pas le déranger le moins du monde) !







Les phoques adorent se prélasser au soleil, quoique dans des positions qui nous paraissent souvent inconfortables. Entre leurs siestes, ils se dirigent d’un pas lourd vers l’océan, évoluant maladroitement sur les rochers, et pénètrent agilement dans l’eau où ils prennent un intense plaisir à tournoyer, les yeux fermés. A les voir si paisibles et bienheureux, on en est touché.

La plupart du temps, les phoques étaient indifférents à notre approche, encore qu’ils nous surveillaient du coin de l’œil avec un regard discret mais soutenu, l’air de rien, profitant de ce moment de veille pour se gratter le dos avec leurs nageoires. L’un d’entre eux, particulièrement avachi et prospère, a allègrement consenti à prendre la pause durant une séance photo inopinée, où il s’est trouvé être l’épatante star de la place, l’espace d’un instant.


<< On a la classe, ou on l'a pas. C'est aussi simple que ça ! >>





Nous avons aussi pu contempler, à une distance qui se voulait respectueuse, les mamans allaiter leurs tout petits, pendant que les plus grands apprenaient à jouer dans un bassin d’eau de mer qui a tout d’une piscine, délimitée par les rochers. Des scènes intimistes d’affection entre les mères et leurs bébés m’en ont mis la larme à l’œil !










Apercevoir des dauphins est une chose moins aisée. Du coup, lorsque l’occasion se présente, elle est toujours empreinte d’une vive surprise.

C’était un matin, tôt, on avait dormi au bord de l’océan avec d’autres voyageurs. Alex était parti remplir notre bidon d’eau pendant que je rangeais tranquillement le van, quand il revint, sans le bidon, dans un état mêlant excitation et affolement : « TU AS VU ?? » hurle t-il, peu soucieux à cet instant de préserver le sommeil de nos compagnons de voyage. Devant mon regard vitreux propre aux premières heures du réveil, il reprend, haletant : « tu les as vus ??? Des dauphins !!! Y a des dauphins !!!! ».

Le mot fatidique fut à peine prononcé que j’écarquillais les yeux moi aussi, attrapais l’appareil photo au vol et me précipitais aussi vite que possible, en trébuchant sur mes tongues, au plus près de l’eau.

Ils étaient une cinquantaine, au loin, longeant la côte en faisant des bonds synchroniques hors de l’eau. Un spectacle irréel, pour nous qui n’en avions encore jamais vus autrement que derrière un téléviseur ou prisonniers d'aquariums pour le plus grand plaisir des hommes.


On a rattrapé une dizaine d’entre eux un kilomètre plus loin, de sorte à les voir de plus près encore. On était dans un état d’exaltation mémorable, nous déshabillant fébrilement au milieu des algues et des rochers, en gesticulant ridiculement pour se dégager des vêtements dans lesquels on se coinçait avec l’agitation.

On pénétra d’un coup dans l’eau glacée du petit matin, presque sans frissonner, les yeux rivés sur les mammifères comme si le moindre clignement de paupières pouvait suffire à les faire disparaître.

Alex étant bon nageur, il a pu s’en approcher à quatre mètres à peine, pendant que l’espèce de grenouille qui tentait de le suivre était emportée par le courant la ramenant sur la côte. Je concentrais toutes mes forces pour gagner quelques mètres… ils étaient si près, encore un peu, encore un effort …


Il nous a fallu sortir urgemment de l’eau une trentaine de minutes plus tard, car l’état d’euphorie ne suffisait plus à maintenir le corps à bonne température. Les battements accélérés du cœur n’étaient plus liés à l’engouement. Malgré tout, la grenouille insistait coûte que coûte pour rejoindre ceux qu’elle appelait désespérément en claquant des dents : « dau !!! dau !!! dau…daudau…dauphiiiinss !! Daudau !! ».

Mais la magie du moment disparaissait inéluctablement, comme l’allumette consumée par la flamme. De retour sur les rochers, aussi niais que gelés, nous regardions encore le banc de dauphins s’éloigner dans une danse agile et magnifiée par la lumière du soleil à peine levé …

Je peux vous garantir que jamais, jamais, je n'oublierai ces instants.



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