Petit topos de notre ascension du mont Taranaki, un volcan au repos culminant à 2518 mètres d’altitude, et dont la dernière éruption fit trembler la terre il y a seulement 250 ans. Les spécialistes estiment d’ailleurs qu’il aurait déjà dû se réveiller …
« Qu’importe ! », tonnent les deux gais lurons. L’imposante silhouette de la montagne, enneigée à son sommet, nargue tous les baroudeurs qui stationnent à New Plymouth. Irrésistible …
En deux temps trois mouvements, nous voici avec nos sacs à dos, au pied de l’imposante montagne.
Le mont Taranaki formant un cône particulièrement dessiné, le chemin pour accéder au sommet est en pente, du début à la fin. Les premiers pas sillonnent des sentiers caillouteux, qui se transforment en innombrables marches d’escalier, puis en pentes raides de sable et de petits graviers. Ici, le grimpeur est tenu d’avoir un moral d’acier, car chaque enjambée menace de le faire reculer … Interminable !!!
On était peu nombreux. Mais de temps en temps, on pouvait entendre des plaintes entre les dents serrées, des soupirs lassés (surtout les miens), ou parfois des bougonnements agacés (« j’en ai maaaarrree ! »), à moitié étouffés par le bruit des pieds glissants et dérapant dans les gravillons.
L’ascension s’achève en une longue épreuve d’escalade. Ce fut la partie la plus excitante : les roches étaient chaudes sous nos mains moites d’appréhension (il s’agit de ne pas se bananer, tout de même, ce serait con de recommencer depuis tout en bas !). On ne voyait pas le sommet, qui semblait s’éloigner chaque fois un peu plus, moqueur. Le brouillard s’épaississait au fur et à mesure de notre progression, et le vent chargé d’eau humectait nos cheveux et faisait ruisseler nos bras.
Peu à peu, on a commencé à apercevoir de la neige sur les roches. Puis de plus en plus … jusqu’à ce que l’on franchisse le dernier rocher, pour découvrir, ébahis, le cratère enneigé du volcan. Il est entouré de grands rocs par-dessus lesquels, si l’on grimpe encore (allez !!), on peut contempler, sous un ciel d’un bleu éblouissant et un soleil de plomb, le tapis molletonné que forment les nuages (vraiment, ça donne envie de s’y lanceeerr !!!).
Nous étions au-dessus des nuages, tant physiquement que moralement.
Si la montée avait quand même un côté ludique et très excitant, nous n’avons en revanche pas du tout apprécié la descente, qui nous aura pris presque autant de temps ! Les roches hautes et instables, souvent pointues, les graviers, les gros cailloux roulant sous nos pieds, constituaient autant de dangers auxquels certains randonneurs n’ont pas échappé, tombant et s’écorchant de façon parfois assez impressionnante. Aussi, après les 2 heures 30 de descente, on était indubitablement soulagés d’être arrivés…
Mais alors, quelle expérience !! Une pure merveille…
On vous embrasse ...
