Il est inenvisageable, bien sûr, d’explorer la Nouvelle-Zélande sans arpenter les célèbres sentiers des Great Walks.
S’il est vrai que l’on acquière des facilités au fur et à mesure des randonnées, la première en revanche met une sacrée claque !
47 kms de marche en montagne, avec les dénivelés qu’on lui connaît, et un sac de 20 à 25 kgs sur le dos : autant dire qu’à la fin, les jambes et les fessiers tirent un peu ! D’autant plus que les deux gais lurons ont eu la bonne idée d’effectuer le parcours en trois jours au lieu de quatre...
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A ce stade, vous vous demandez sans doute pourquoi le titre de l’article indique un supplément de distance … eh bien, nous allons vous raconter.
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Rien de tel qu'un petit schéma explicatif pour résumer la situation ...
La Great Walk du lac Waikaremoana constitue un aller simple, contournant la moitié du lac. Aussi, à la fin des 47 kilomètres, nous sommes parvenus au point d'arrivée dénommé « Water shuttle ». Là, nous pensions profiter des bateaux-taxis pour traverser le lac et retourner au point de départ, où notre petite maison roulante nous attendait patiemment depuis trois jours.
Cependant, nous avons amèrement constaté depuis peu qu’en Nouvelle-Zélande, se faire « kiwiser » (à défaut de se faire chinoiser) est une condition sine qua non de résidence sur le territoire...
Mais qu’à cela ne tienne ! Les deux voyageurs conservent leur candeur et leur bonne volonté. Tout heureux d’avoir effectué leur toute première GW, ils débarquent poisseux, cassés en deux mais tout sourire au point de départ des bateaux. Les premières leçons de vie du voyage laissaient déjà penser qu’il faudrait bien évidemment faire un choix entre la traversée à la nage ou l’ouverture du porte-monnaie.
La deuxième option étant légèrement plus raisonnable, nous nous apprêtions à payer une quinzaine de dollars chacun pour le retour...
...
« Heuuu…. » fut l’unique son qui sortit de la gorge étranglée d’Alex lorsque le chauffeur nous expliqua que :
1. Il fallait réserver le taxi avant de partir.
2. La traversée (d’une dizaine de minutes) coûtait 40 dollars par personne …
3. … ou 50 sans réservation.
Voici une belle illustration de ce que nous avons nommé la « kiwisade », dans toute sa splendeur. Parce qu’en Nouvelle-Zélande, soit on est riche … soit on n’y est pas.
Or, comme nous y sommes déjà, il faut bien survivre.
C’est cet instinct de survie financière qui nous a conduits à prendre la décision de repartir pour 1 heure et demie de grimpette afin de rejoindre le parking de l’autre point de départ du parcours (en sens inverse du nôtre), où nous espérions trouver une âme charitable pour ramener nos deux fessiers maltraités au van.
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Hélas, nous n’étions pas au bout de notre surprise… en effet, croyant être définitivement arrivés, nous sommes tombés nez à nez avec un panneau indiquant que cet accès au parcours était "momentanément fermé pour travaux", et invitant les marcheurs à profiter de 45 minutes de plaisir supplémentaire pour rejoindre une autre entrée.
Au point où on en est …
Après 45 nouvelles minutes donc, nous avons finalement atteint le point final du sentier ! Mais, rappelez-vous : en Nouvelle-Zélande, soit on est riche, soit on n’y est pas. Aussi, les modestes baroudeurs qui refusent la kiwisade à la fin de la randonnée, et osent aller à l’encontre de ce principe considéré comme allant de soi, sont condamnés à errer dans les limbes de la démerdetoidise...
C’est en tout cas de cette façon que nous avons interprété le message caché derrière le fait que le sentier de forêt débarque uniquement … au milieu d'une route en terre, en pleine montagne.
A ce stade, il ne nous restait plus que deux options : soit faire demi-tour et retourner au point de départ des bateaux-taxis, soit rester idiots et persévérer dans le refus de se soumettre, ce qui impliquait de rejoindre le van … à pied (c’est-à-dire effectuer l’équivalent de nos trois jours de randonnée, mais sur la route, de l’autre côté du lac, avec pour seule réserve de nourriture une boîte de conserve et deux tiers d’un pot de confiture).
Après moults grognements en replaçant les sacs sur nos dos endoloris, nous avons exigé de nos jambes qu’elles poursuivent leur mission, déjà bien remplie depuis le début de la matinée. Encouragés par l’émoi de la rébellion, nous avancions lentement, soulagés de penser que chaque pas nous rapprochait un peu plus du but.
Chemin faisant, nous guettions les moindres bruits de moteur qui viendraient en notre direction, dans ce no man’s land, espérant secrètement qu’un véhicule nous prenne en stop.
En deux heures, quatre voitures seulement sont passées … dans le sens inverse de celui dans lequel nous marchions.
Complètement épuisés, nous commencions à envisager la nécessité de planter la tente sur le bas-côté et reprendre notre périple le lendemain, lorsqu’un vrombissement se fit entendre derrière nous. Il aurait fallu nous voir nous redresser, les yeux s’illuminant soudain, nous regardant l’un et l’autre avec un IMMENSE sourire de soulagement.
Deux jeunes allemandes se sont effectivement arrêtées. Ravies de pouvoir nous accompagner, elles se sont démenées pour faire autant de place que possible dans le bazar sans nom de leur voiture.
Nous avons ainsi fait la route ensemble, discutant gaiement, nous racontant nos périples et nos projets respectifs de voyage pour ces prochains mois.
L’aperçu du van a résonné dans nos corps comme un coup de tambour dans un stade. Fiers comme des pinsons de ne pas avoir cédé, enchantés d’avoir fait le tour complet du lac, nous avons considérablement apprécié notre menu chaud du soir, lovés sur les petits coussins, les yeux plongés dans l’étendue d’eau que nous avons longée et admirée pendant ces trois jours.
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